A son premier assaut en 2014, la Commission Européenne avait échoué à obtenir la déréglementation des professions libérales. La mobilisation inédite de l’UNAPL et la journée historique de grève du 30 septembre 2014 suivie à 90 % avec plus de 500 000 professionnels libéraux manifestant dans les rues des grandes villes de France, avait permis de faire barrage à ce projet que le Gouvernement s’apprêtait à concrétiser à travers un projet de loi délétère. Celui-ci a finalement été expurgé de ses mesures les plus nocives et la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances, sans répondre à toutes les attentes, avait finalement permis, en 2015, de préserver l’essentiel pour les professions libérales. Comme les technocrates Bruxellois n’ont pas obtenu en 2014 et 2015 ce qu’ils espéraient, ils reviennent à la charge en 2017, à travers la diffusion d’une série de recommandations aux Etats-membres le 10 janvier.
Non contente d’avoir obtenu du Gouvernement pendant les fêtes la publication en catimini des textes autorisant l’accès partiel à plusieurs professions contre l’avis de celles-ci, permettant un démantèlement progressif des métiers, la Commission Européenne veut aujourd’hui rouvrir le dossier de la déréglementation en ciblant nombre de professions libérales dont les architectes, les avocats et les experts comptables.
L’UNAPL prévient le Gouvernement et l’ensemble des Pouvoirs publics que les professionnels libéraux sont en 2017 tout autant opposés à la déréglementation qu’en 2014. Ils sont tout autant prêts à se mobiliser. En effet, vouloir « casser » le modèle des professions réglementées alors même que ce secteur, comme le souligne elle-même la Commission Européenne, assure 14 % du PIB des 28 États membres, est une hérésie. À l’heure où notre pays est en recherche de croissance, il est inacceptable d’attenter à un secteur d’activité dynamique et pourvoyeur d’emplois et vouloir le ravager comme envisage de le faire la Commission. Le secteur des professions attend, au contraire, d’être soutenu et de pouvoir bénéficier des dispositifs d’aide trop souvent réservés aux multinationales industrielles qui détruisent plus d’emplois qu’elles n’en créent.
Enfin, l’UNAPL rappelle que la réglementation protège en tout premier lieu les consommateurs et les plus modestes d’entre eux.
L’UNAPL demande au Gouvernement de repousser avec force et détermination ce nouvel assaut de la Commission Européenne afin de préserver le dynamisme économique d’un secteur qui compte aujourd’hui plus de 2 millions d’actifs dont 1 million de salariés. Faute de quoi, un nouveau conflit avec les professions libérales éclatera.